Règne des Monères - Définition, caractéristiques, classification et exemples
Le terme monère a été introduit par Haeckel en 1986 en tant que phylum du règne Protiste. A postériori, en 1969, Robert H. Whittaker a proposé la classification des formes de vie en 5 règnes du vivant : Animalia, Plantae, Protiste, Fungi et Monère. Cette classification a été acceptée comme exacte jusqu'il y a peu de temps, considérant le royaume des Monera comme celui qui comprend les organismes unicellulaires microscopiques sans noyau défini, également connus sous le nom de procaryotes, en différenciant les archéobactéries des eubactéries. Toutefois, avec le développement de nouvelles techniques d'identification et les travaux de Woese dans les années 80, on s'est rendu compte que les "archéobactéries" présentaient d'importantes différences structurelles et moléculaires avec les bactéries et qu'elles devaient donc être considérées indépendamment d'elles, sous une nouvelle perspective de domaines : les Archéaea et Bactéria.
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Qu'est-ce que le règne des monères et son importance
Dans la nature il y a 5 règnes : la règne Animalia, le règne Plantae, le règne Fungi, le règne des monères et le règne Protiste. Le règne Monera (du mot "monères" qui veut dire "simple") est constitué d'organismes procaryotes, ce sont des êtres unicellulaires qui n'ont pas de noyau défini et dont les tailles sont comprises entre 3 et 5 μm, groupe dans lequel se trouvent les bactéries. Le règne des monères est formé d'organismes plus anciens, étendus et nombreux, présents dans tous les types d'écosystèmes, aussi bien aquatiques que terrestres. Ce sont des organismes qui peuvent être aussi bien autotrophe ou hétérotrophe (parasite ou saprophyte). Dans ces autres articles on vous dit ce que sont les organismes autotrophes et les organismes hétérotrophes.
En outre, ces êtres peuvent être trouvés de manière isolée ou formant des colonies, ceci est une conséquence de la division cellulaire sans une séparation postérieure des cellules descendantes.
Caractéristiques du règne des Monères
En plus des caractéristiques précédemment mentionnées, voici les principales caractéristiques du règne des Monères :
- Ils peuvent présenter différentes formes (cocci, bacilles, vibrions, spirilles) et certains peuvent même changer de forme au cours de leur développement (pléomorphes), en fonction du milieu qu'ils occupent et de leur substrat...
- En tant qu'organismes unicellulaires aux besoins énergétiques modestes, ils dépendent presque entièrement du processus de glycolyse, par lequel ils oxydent les molécules de glucose provenant des protéines, des glucides et des graisses pour obtenir de l'énergie. Certaines bactéries tirent leur carbone de sources inorganiques, mais les bactéries pathogènes sont hétérotrophes et tirent leurs nutriments, notamment l'azote, de sources organiques et inorganiques.
- Ils sont dépourvus d'organites tels que les mitochondries, les lysosomes, les plasmides, l'appareil de Golgi, le réticulum endoplasmique ou le centrosome.
- Ils se reproduisent asexuellement par fission binaire ou excision.
- Ils sont décomposeurs et minéralisateurs du milieu qu'ils habitent.
Règne des Monères : structure des composants
En plus des caractéristiques précédentes, il convient de dire que les composants du règne des monères sont formés d'une série de structures typiques dont nous allons parler à continuation :
- Capsule bactérienne : certaines bactéries possèdent une capsule bactérienne, qui est une structure qui a une fonction protectrice. Elle se trouve hors de la paroi bactérienne, est composée de polysaccarides et aminoacides, et leur sert pour s'adhérer aux surfaces et pour résister à la phagocytose par les macrophages ou d'autres types de micro-organismes. Il est généralement présent dans les formes parasitaires, comme Mycobacterium tuberculosis ou Diplococcus pneumoniae.
- Paroi bactérienne : bien qu'elle ne soit pas présente dans toutes les cellules procaryotes, il s'agit d'une structure de grande importance, car elle forme la cellule tout en maintenant la structure intacte et stable, en la protégeant des situations de stress osmotique. Il est composé de polysaccharides, de protéines, de lipides et d'acides glutamique et diaminopimélique. La paroi cellulaire est également importante dans le contexte de la pathogénicité car elle protège la bactérie des enzymes qui peuvent la dégrader et aussi parce qu'elle présente des déterminants antigéniques (surtout chez les bactéries Gram-négatives, qui sont responsables de la toxicité dans certaines maladies comme les salmonelles).
- Membrane plasmatique : elle se trouve à l'intérieur de la limite délignée par la paroi cellulaire. Elle est fine, élastique et agit comme limite mécanique, elle a une perméabilité sélective, sert pour le transport de nutriments et des résidus, et pour la détection de signaux dans l'environnement. Comme ces organismes sont dépourvus d'organites internes, la membrane plasmique est le lieu où se déroulent les processus métaboliques tels que la respiration et la photosynthèse.
- Cytoplasme : milieu aqueux fluide ou semi-fluide composé de vitamines, de sels, d'enzymes, de glucides, de protéines solubles, de lipides et d'acides nucléiques. Le cytoplasme est de consistance granuleuse en raison de la présence d'un nombre élevé de ribosomes.
- Espace périplasmique : c'est une région de la paroi cellulaire des bactéries Gram-négatives, située entre la membrane externe et la membrane cytoplasmique. Il est composé d'un fluide périplasmique contenant des enzymes hydrolytiques et des protéines de liaison pour l'absorption et la transformation des nutriments.
- Absence de noyau : l'acide nucléique (ADN, de double hélice et circulaire) est dans une zone appelée nucléoïde qui est plus électrodense que le reste mais qui n'est pas entourée d'une membrane.
- Endospore bactérienne : structure typique des bactéries qui se forme à l'intérieur et qui sert à résister aux conditions défavorables.
- Pili et fimbriae : certaines bactéries possèdent des fimbriae ou différents types de poils, qui sont importants pour qu'elles puissent adhérer aux surfaces.
- Flagelles : les cellules procaryotes qui se déplacent par le biais de structures appelées flagelles. Ces structures sont différentes chez les cellules eucaryotes.
- Ribosomes : les ribosomes des bactéries, qui ont une fonction de synthèse des protéines, se distinguent de ceux des cellules eucaryotes par leur coefficient de sédimentation. En effet, les procaryotes ont un coefficient de 70, comme les mitochondries et les chloroplastes (ce qui conforte la théorie de l'origine bactérienne de ces organites).
- Corps d'inclusion : ce sont un genre d'organites qui peuvent servir pour l'orientation magnétique, pour garder les réserves de carbone, de nitrogène ou de phosphore et pour la flottabilité (comme les vacuoles de gaz qui leur permet de montrer ou descendre dans un environnement aqueux).
Classification du règne des monères
Comme nous l'avons dit au début de cet article, anciennement, au sein du règne des monères se différenciaient deux types d'organismes, eubactéries et archéobactéries. Néanmoins, il a été établi plus tard que les secondes avaient une histoire évolutive complètement indépendante des bactéries et on a commencé à les considérer comme deux groupes différents : archées et bactéries. Voici donc la classification du règne des monères :
Archées (anciennement connues comme "archéobactéries")
Ce sont les procaryotes les plus anciens sur Terre et ils ont la particularité de vivre dans des environnements aux conditions extrêmes (par exemple, les sources chaudes et les zones salines), car ils possèdent une paroi cellulaire dont la structure caractéristique leur permet de survivre à de telles conditions. Ils partagent des caractéristiques à la fois avec les bactéries (comme, par exemple, leur structure cellulaire procaryote, leurs types de métabolisme, tels que la fixation de l'azote ou la dénitrification, etc.) et les cellules eucaryotes (par exemple, ils ont une nutrition autotrophe, sont dépourvus de peptidoglycanes dans la paroi cellulaire et possèdent des ARN polymérases à polypeptides multiples, entre autres). Ils possèdent des séquences nucléotidiques uniques dans leurs ARNt et ARNr.
Bactéries (anciennement connues comme "eubactéries")
Le nom d'eubactérie veut dire "véritables bactéries", et elles possèdent les caractéristiques typiques mentionnées ci-dessus, telles que des parois cellulaires rigides composées de peptidoglycanes, la locomotion à l'aide de flagelles, la présence de pili à la surface des cellules qui aident à la reproduction sexuée et qui aident également les agents pathogènes à se fixer à un hôte à envahir, etc.
Cyanobactéries
Connues sous le nom d'algues bleues parce qu'elles ont longtemps été considérées comme telles, elles sont les seuls organismes procaryotes capables de réaliser des processus photosynthétiques oxygénés. Ce sont les plus gros organismes procaryotes, en effet. elles peuvent mesurer jusqu'à 60 micromètres. Certaines d'entre elles sont également capables de fixer l'azote et ont développé des cellules spécialisées appelées hétérocystes pour pouvoir combiner ce processus (qui ne peut avoir lieu en présence d'oxygène) avec la photosynthèse oxygénique. En tant qu'organismes procaryotes, certains types se distinguent par la présence de vacuoles gazeuses, ce qui favorise leur flottabilité. La couleur caractéristique de certains de ces organismes est donnée par la combinaison de la phycobiline et de la chlorophylle a, mais d'autres espèces peuvent être vertes, brunes, jaunes, noires ou rouges grâce à d'autres pigments comme les caroténoïdes et la phycoérythrine. Bien que la plupart d'entre elles ne puissent pas exister en l'absence de lumière, certaines espèces le peuvent si l'approvisionnement en glucose est suffisant afin de leur servir de source de carbone et d'énergie.
Exemples de règne des monères
Pour conclure, voici quelques exemples au sein du règne des monères :
- Archées : Haloquadratum walsby, une archée halophile, Ignicococcus hospitalis, qui établit des relations symbiotiques ou Pyrolobus fumarii, qui peut vivre dans des conditions de température extrêmes.
- Bactéries : Escherichia coli, présente dans la flore intestinale de l'homme et qui aide à la digestion des aliments ; Clostridium botulinum, responsable de la production de la toxine botulique, qui peut provoquer le botulisme.
- Algues bleu-vert (cyanobactéries) : Anabaena azollae entretient une relation symbiotique avec la fougère aquatique du genre Azolla, Nostoc sphaericum.
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