Prédateurs et proies : exemples et caractéristiques
La nature sauvage est caractérisée par la lutte pour la survie, où tous les organismes cherchent à subsister à tout prix. Au-delà des interactions cruelles de la chasse et du braconnage, la relation entre prédateurs et proies est ce qui permet aux communautés de vivre tout en maintenant un équilibre. Dans cet article de ProjetÉcolo, nous allons aborder l'importance des prédateurs et des proies, leurs caractéristiques et des exemples.
Prédateurs et proies : quels sont-ils et quelles sont leurs caractéristiques ?
Les prédateurs sont des organismes vivants qui chassent d'autres organismes, les proies, afin de se nourrir et de subsister grâce à un transfert d'énergie sous forme de nourriture. Il s'agit d'une interaction dans laquelle un organisme bénéficie d'un avantage tandis que l'autre organisme est lésé. Le prédateur peut consommer la totalité d'une proie, ou n'en prendre qu'une partie, mais causer des dégâts considérables.
On pense souvent à l'exemple sanguinaire d'animaux féroces chassant d'autres petits animaux herbivores, mais il existe d'autres types de prédation. Les prédateurs peuvent être des animaux omnivores ou carnivores qui chassent d'autres animaux. Ils peuvent également s'agir d'animaux mangeurs de plantes, un type de prédation connu sous le nom d'herbivore. Bien que cela ne semble pas crédible, un prédateur peut aussi être une plante, lorsqu'il s'agit d'adaptations extraordinaires leur permettant de s'attaquer à d'autres animaux, comme les insectes. Certains auteurs définissent le parasitisme comme un autre type de prédation, où le parasite se nourrit de sa proie alors que celle-ci est vivante.
La relation entre les proies et les prédateurs joue un rôle important dans la dynamique des populations, car sans prédateurs, il y aurait une abondance de proies et, par conséquent, une abondance de nourriture pour elles. La régulation fonctionne par ailleurs de la même manière, puisque le nombre de proies détermine le nombre de prédateurs.
Caractéristiques des prédateurs
Les caractéristiques des prédateurs se concentrent sur leurs capacités à localiser, capturer et consommer leurs proies. Par conséquent, nous pouvons souligner :
- Des sens très développés : comme l'odorat, la vue et l'ouïe, capables de reconnaître une proie à des kilomètres à la ronde.
- Structure développée : pour être plus agiles que leurs proies, avec des muscles capables de parcourir de longues distances à vitesse maximale, des corps lourds asphyxiants, des ongles et des dents acérés pour déchirer leurs proies, ou des poisons annihilants.
- Attraction de leur proie : par l'odeur, comme certaines plantes carnivores, ou par une bioluminescence attractive comme appât.
Caractéristiques des proies
Les proies ont aussi des caractéristiques adaptatives pour se défendre contre les prédateurs.
- Capacité de camouflage : elles sont capables de passer inaperçues dans leur environnement. Les couleurs peuvent également servir d'avertissement, les couleurs vives ou les motifs indiquant aux prédateurs qu'ils peuvent être en danger s'ils sont blessés. Si vous éprouvez la curiosité d'en savoir plus sur les animaux qui ont la capacité de se camoufler, nous vous invitons à consulter cet autre article, 20 animaux qui se camouflent.
- Les yeux sur le côté : ils leur permettent de voir leur environnement et d'être à l'affût des prédateurs. Leur comportement est généralement plus alerte et nerveux que celui des prédateurs, de sorte qu'elles sont prêtes à fuir en cas de menace.
- Structures de défense mécaniques contre les prédateurs : comme des pointes acérées.
- Défenses chimiques : comme la capsaïcine du piment, qui a pour but de les empêcher d'être mangés, bien que l'homme ait appris à y prendre goût.
Il ne faut pas oublier que le nombre de proies est également important, car il est majoritairement supérieur au nombre de prédateurs.
Exemples de prédateurs et de proies
Afin de mieux comprendre l'interaction entre les prédateurs et les proies, nous illustrons certaines de ces relations ci-dessous.
Les boas constrictors et les vertébrés
Le boa constrictor est une espèce de serpent originaire du Mexique. Il a été introduit dans d'autres écosystèmes, provoquant de graves pertes de biodiversité sauvage en raison de sa nature prédatrice. Il n'a pas de proie particulière, mais s'attaque à tous les animaux vertébrés qu'il rencontre, qui peuvent être des mammifères, des oiseaux ou des reptiles. Ils n'ont pas de venin, mais utilisent leur corps lourd pour étouffer leurs proies. Ils chassent la nuit, car ils utilisent la différence de température entre la proie et l'environnement, détectable grâce à leurs écailles labiales thermosensibles. Ce comportement nocturne, associé à leur situation arboricole, fait des chauves-souris leur nourriture favorite.
Rafflesia et mouches à viande
Le Rafflesia est un genre de fleurs exotiques géantes, d'un rouge profond, de 100 centimètres de diamètre. Ils simulent un animal mort, car ils dégagent une intense odeur de pourriture et même la chaleur qu'ils émettent simule un animal fraîchement mort. Bien qu'ils ne soient pas appétissants pour l'homme, les mouches sarcophages qui pondent leurs œufs dans la chair en décomposition sont désespérément attirées par cette plante, par laquelle elles finissent englouties comme des proies. Ils sont incapables de faire de la photosynthèse et sont donc doublement prédateurs. En plus de s'attaquer aux mouches, ils parasitent les arbres pour survivre.
Lynx et lièvre
Le cas du lynx et du lièvre est un excellent exemple pour comprendre le rôle de la relation prédateur-proie dans la dynamique des populations. Le lynx du Canada se nourrit principalement de lièvres d'Amérique et il a été observé que lorsque les lièvres sont abondants, les lynx le sont aussi proportionnellement. Les lynx arrivent à un point où ils ont épuisé les lièvres disponibles et doivent consommer d'autres animaux comme les renards ou les cerfs, qui ne sont pas suffisants. Cela entraîne le déclin du lynx en raison du manque de nourriture. C'est alors que les lièvres se rétablissent et que le cycle peut recommencer.
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Exemples de superprédateurs
Bien qu'il existe de puissants prédateurs, ils peuvent devenir les proies d'autres animaux à leur tour. C'est ainsi que l'on arrive aux superprédateurs. Ce sont ceux qui sont au sommet de la chaîne alimentaire ; ils ne sont la proie d'aucune espèce. C'est grâce à eux que la structure des écosystèmes est créée, car ils régulent les autres espèces de manière indirecte ou directe. Ils sont même des indicateurs d'écosystèmes sains. Ils sont carnivores et généralement de grande taille. En voici quelques exemples :
Cachalot
Physeter macrocephalus est un mammifère marin pesant jusqu'à 50 tonnes. Son régime alimentaire est proportionnel à sa taille et se compose de baleines, de raies et de calmars, y compris les céphalopodes géants des grands fonds, car il peut plonger plus profondément que tout autre mammifère. Il utilise l'écholocation pour trouver ses proies. Il génère également les cliquetis les plus forts du règne animal, qui étourdissent ses proies. En fait, on estime que le cachalot est le plus grand prédateur qui ait jamais existé.
Jaguar
Panthera onca est le principal prédateur des forêts néotropicales. Il possède les caractéristiques d'un excellent prédateur : une vitesse pouvant atteindre 60 kilomètres à l'heure, une tactique de chasse silencieuse et des pattes lourdes munies de griffes acérées capables d'anéantir sa proie en un rien de temps. Son camouflage tacheté lui permet de tendre une embuscade à ses proies, plutôt que de les poursuivre. Ses proies sont les cerfs, les tatous, les crocodiles, les serpents, les vaches, les poissons et les tortues ou encore les grenouilles. Par ailleurs, il possède une technique létale unique chez les félins, qui consiste à percer le crâne de sa proie à travers les os temporaux jusqu'au cerveau.
Aigle royal
L'Aquila chrysaetos, dont il existe plusieurs sous-espèces, possède une excellente vue, qu'il utilise pour planer à 3 kilomètres d'altitude à la recherche de proies allant des lapins aux mammifères carnivores et aux cerfs. Lorsqu'il ouvre ses ailes, il peut atteindre une hauteur de 2 mètres et utilise un piqué précis pour attraper sa proie et lui percer les poumons pour la tuer en quelques secondes.
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- Di Bitetti, M. (2008). Depredadores tope y cascadas tróficas en ambientes terrestres. Disponible sur : https://www.researchgate.net/publication/319532849_Depredadores_tope_y_cascadas_troficas_en_ambientes_terrestres
- Rogers, K. (2011). The Rise and Fall of the Canada Lynx and Snowshoe Hare. Britannica Blog. Disponible sur : http://blogs.britannica.com/2011/06/rise-fall-canada-lynx-snowshoe-hare/