Eau virtuelle : définition et exemples

Eau virtuelle : définition et exemples

La gestion durable de chacun des ressources naturelles de la planète a mené à la création de nombreux indicateurs qui permettent l'obtention d'information relative à l'utilisation et à la consommation des ressources naturelles. Dans ce contexte, l'eau virtuelle a un rôle fondamental dans la stratégie pour l'application de politiques et mesures environnementales et économiques liés à la bonne gestion des ressources de l'eau de la planète. Liée à la consommation, au commerce et à l'économie écologique de l'eau, cet indicateur permet d'avoir des informations essentielles afin d'aborder la problématique et avoir différentes perspectives de la gestion de l'eau à échelle globale.

Si vous voulez approfondir cette thématique et savoir combien de litres d'eau sont nécessaires pour la fabrication des produits de consommation, poursuivez la lecture de cet article Eau virtuelle : définition et exemples de ProjetEcolo !

Qu'est-ce que l'eau virtuelle - Définition

Le terme "eau virtuelle" (EV) a été inventé en 1993 par le professeur Allan, qui l'a défini comme l'eau "contenue" dans chaque produit et service. En d'autres termes, il s'agit de la quantité physique d'eau utilisée pour fabriquer un produit donné ou pour générer un service spécifique.

Ainsi, l'eau virtuelle est conçue comme un indicateur physique capable de fournir des informations sur les différents besoins en eau des produits agricoles et d'élevage, ainsi que pour d'autres biens, tels que les biens industriels (la quantité d'eau nécessaire à la fabrication d'une voiture, entre autres exemples) et les services (par exemple, la quantité d'eau liée à l'activité touristique).

D'autre part, l'indicateur d'eau virtuelle fournit des informations sur les flux d'eau établis sur les routes commerciales entre pays et régions. Grâce à la connaissance de l'eau "contenue" dans les produits échangés, il est ainsi possible d'analyser les flux d'eau virtuelle exportée et importée.

Pour ces calculs, l'indicateur d'eau virtuelle suit une méthodologie basée sur la demande en eau spécifique de chaque produit, bien et service. Elle prend en compte aussi l'importance des paramètres climatiques, ainsi que des différents types de sol et des espèces de cultures et autres matières premières utilisées.

Afin de nous faire une idée plus précise du rôle que joue l'eau dans les systèmes de production et de commercialisation des produits, biens et services, dans la section suivante, nous examinerons quelques exemples concrets de l'eau virtuelle qui caractérise différents produits, .

Eau virtuelle : exemples

Combien de litres d'eau faut-il, selon vous, pour produire un œuf ou un kilogramme de riz ? Dans cette section, nous allons découvrir les chiffres exacts de la quantité d'eau (eau virtuelle) nécessaire pour obtenir différents produits que nous consommons tous les jours.

Exemples d'eau virtuelle (produit et litres d'eau)

  • Oranges (1 unité) : 50 l
  • Pommes (1 unité) : 70 l
  • Bananes (1 kg) : 500 l
  • Œufs (1 pièce) : 200 l
  • Pain (500 g) : 650 l
  • Lait (1 l) : 712 l
  • Fromage (1 kg) : 5,280 l
  • Maïs (500 g) : 450 l
  • Blé (500 g) : 500 l
  • Pommes de terre (1 kg) : 133 l
  • Riz (1 kg) : 2,500 l
  • Viande de poulet (1 kg) : 3,700 l
  • Filet de porc (300 g) : 1,440 l
  • Filet d'agneau (300 g) 1,830 l
  • Bœuf (1 kg) : 17,100 l
  • Bière (1 l) : 5,5 l
  • Lard (1 kg) : 18.000 l

Comme vous pouvez le constater, une très grande quantité d'eau est utilisée pour obtenir de nombreux produits alimentaires qu'on a tous à la maison.

Image: Futura-sciences

Différence entre eau virtuelle et empreinte hydraulique

Maintenant que vous connaissez la définition de l'eau virtuelle, il convient d'éclaircir quelques zones d'ombres qui peuvent entourer cet indicateur. Pour exemple, l'eau virtuelle ne doit pas être confondue avec l'empreinte hydraulique, car ces deux indicateurs diffèrent dans leur application et leur utilité.

Ainsi, l'empreinte hydraulique d'un pays ou d'un individu a été défini parle professeur Hoekstra en 2003. Il s'agit du volume d'eau utilisé pour la production des biens et services consommés par les habitants d'un pays déterminé.

Ainsi, l'empreinte hydraulique présente une utilité comme indicateur lié à l'utilisation de l'eau en rapport à la consommation des populations, alors que l'eau virtuelle ne calcule pas cette relation car elle permet simplement de comprendre la quantité totale d'eau utilisée durant la production et commercialisation des produits (biens et services).

Cette différence entre l'eau virtuelle et l'empreinte hydraulique permet d'aborder depuis deux perspectives différentes la gestion responsable de l'eau. De plus, cela nous permet également d'établir des politiques environnementales et économiques liées aux producteurs et consommateurs d'eau pour que, tous ensemble, nous puissions miser sur une utilisation et une conservation durable des ressources en eau de la planète.

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Bibliographie
  • Beltrán, M.J. (2016) What do Virtual Water and Water Footprint conceal? Water alternatives. Volume 9(1), pp: 162-164.
  • Hoekstra, A. Y., Chapagain, A. K. & Zhang, G. (2015) Water Footrprint and Sustainable Water Allocation. MDPI Sustainability Journal. Volume 8, page:20.
  • Beltrán, M. J. (2013) La Ecología Política del Agua Virtual y la Huella Hídrica. Reflexiones sobre la necesidad de un análisis crítico de los indicadores de flujos virtuales de agua en la economía. Revista de Economía Crítica. Volumen 20.